Le "non", base de notre apprentissage
Nous apprenons, dès le plus jeune âge, à connaître et respecter les barrières : « sois sage », « dis merci », « reste assis »… C’est la phase d’apprentissage de la frustration chez le bébé (dès 3 ans), où nous apprenons que tout n’est pas possible : non on ne peut pas mettre les doigts dans la prise, non on ne peut pas grignoter n’importe quand dans la journée, non on ne peut pas dessiner sur les murs… La présence de ces barrières a participé à notre construction, notre apprentissage à la résolution de problèmes, notre socialisation…
L'homme est un animal social
Voilà, le mot est dit. Socialisation. L’homme est un animal social, disait Aristote. Nous nous intégrons à la société, nous vivons en société : la collaboration est la meilleure stratégie pour survivre. En plus de cette théorie de l’évolution (bonjour M. Darwin), on va rajouter les codes de la vie en société. Chacune a ses propres codes : le vol était toléré mais il ne fallait pas être pris, à Sparte ; le sexe est très libéré mais il est tabou d’en parler, aux USA ; la contestation française est connue dans le monde entier… Rajoutons une troisième couche à cette pile : après la théorie de l’évolution, après les règles culturelles, voilà les règles religieuses. Bref, nous avons tellement de règles que notre comportement devient prédictible. Nous sommes manipulés. Pour notre bien. Pour manger. Pour vivre. Pour être heureux. Nous avons appris à être manipulés, et nous avons appris que cela était bon.
Cerveau gauche et cerveau droit
On a l’habitude de parler de cerveau droit pour désigner tout ce qui fait appel à notre émotionnel, et de cerveau gauche pour nos capacités analytiques. Un dessin d’enfant d’une maison fait appel à la créativité et l’imagination : c’est le cerveau droit de l’enfant qui est sollicité. Puis, quand il cherche la réponse à la question « combien font 2+2 ? », c’est son cerveau gauche qui travaille.
La carotte et le bâton
L’émotionnel. C’est lui qui nous a permis de tout apprendre, depuis notre plus jeune âge. Vous voulez dire non à un enfant quand il a mal agi ? Dites-le gentiment, tout doucement, avec le sourire. L’enfant recommencera sa mauvaise action. Dites-le fermement, avec une grosse voix, et l’enfant aura moins de probabilité de le refaire. Pourquoi ? À cause de l’émotionnel. Ici, l’émotion, c’est la peur. À une mauvaise action de l’enfant, vous lui avez fait associer une émotion négative, la peur. Lorsqu’il voudra refaire cette mauvaise action, il revivra cette peur, et ne recommencera pas. Et oui, l’exemple est identique quand on remplace une émotion négative par une émotion positive (un sourire, un cadeau, une caresse…).
Quelques secondes de neuroanatomie
Mc Lean, en 1952, a exposé une schématisation de notre cerveau en trois parties :
- le cerveau reptilien, qui gère nos fonctions vitales (homéostasie : respiration, rythme cardiaque…) ;
- le cerveau limbique, qui gère nos émotions (et notre mémoire) ;
- le néocortex, qui gère notre raisonnement, notre lanqage…
Le cerveau reptilien est relié aux deux autres parties du cerveau. Mais le nombre de connexions neuronales est loin d’être symétrique : environ 95 % des connexions se font avec le cerveau limbique, et 5 % avec le néocortex. Nous savons ce qui est bon pour nous, mais nous vivons nos émotions et nous sommes davantage pilotés par elles que par notre volonté et nos décisions.